La nouvelle aérogare de Guelmim, un petit bijou d’architecture
Jeudi 24 janvier 2019 à 17h12
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La nouvelle aérogare de Guelmim, un petit bijou d’architecture
Photos Fernado Guerra /FG+SG
Avec un budget modeste à cette échelle (273,5 MDH), la nouvelle aérogare de Guelmim est un petit bijou architectural posé aux portes du Sahara marocain, parfaitement digne de cette région chère au coeur des Marocains. Elle a été officiellement inaugurée le mardi 22 janvier 2019 par le Roi Mohammed VI.
La nouvelle aérogare de Guelmim a été réalisée par Groupe3 Architectes (Omar Tijani et Skandar Amine). Elle s’intègre à une infrastructure militaire existante située à 3 km au nord de la ville, moyennant la consolidation de la piste d’atterrissage et de ses abords ainsi que l’aménagement d’infrastructures d’accès.
Les architectes ont voulu un projet “simple, efficace, où les ambiances sont maîtrisées”. Deux phases sont prévues: la première qui vient d’être mise en service, de 7.000 m2 et une second quiaura la même superficie. Pour ce faire, ils ont opté pour “une conception linéaire, parallèle aux pistes”. L’extension ou les extensions pourront s’étendre de part et d’autre du module central.
“La flexibilité des usages et la modularité sont des composantes essentielles de cette machine à flux qu’est une aérogare”, explique Groupe3 Architectes. En effet, les parcours des voyageurs ainsi que leurs contrôles sont amenés à changer dans le temps, notamment en fonction des règles de sûreté nationales ou internationales et des évolutions technologiques. De ce fait, les architectes ont opté pour “la grande portée, libérant le sol de points porteurs trop nombreux et un système de partition et de cloisonnement évolutif, lié a un tramage régulier du bâtiment”.
Le bâtiment est de type halle, ce qui “permet de maîtriser l’économie du projet et les coûts de maintenance dans le cadre de son exploitation”.
Le climat local, lumineux, sec et très chaud, a imposé naturellement un travail sur “la protection solaire et sur la recherche d’un maximum d’apport de lumière naturelle”.
Le bâtiment de l’aérogare est constitué de :
-Deux halles légères, en acier, en double hauteur, de 21 m d’épaisseur, correspondants aux espaces d’attentes, s’ouvrant très largement sur le paysage d’un côté et sur l’activité des pistes de l’autre, protégées par de très larges débords de toiture et une façade filtre.
-Un corps central linéaire, interface entre les zones sous douane et hors douanes, où s’organisent les fonctions de filtre et de contrôle, surmonté d’un patio apportant de la lumière naturelle au cœur du bâtiment. Ce cœur frais est situé sur l’axe général du plan masse de l’aéroport, constitué de jardins aménagés et de murs de terre crue.
“Les façades sont constituées de larges débords de toiture. Ils apportent une ombre protectrice, et autorisent l’usage du verre. En retrait, le verre permet d’apporter la clarté et la transparence, nécessaires à un bon repérage et une bonne orientation des usagers. Ces larges débords de toitures sont revêtus d’une enveloppe filtre constituée de métal peu émissif”, selon les mêmes sources.
Ce filtre est un “patchwork de panneaux perforés qui dessinent l’ombre et colorent la lumière”. Les deux architectes le décrivent comme “à la fois apaisant et protecteur et subtilement évocateur des thèmes décoratifs de la culture régionale”.
Bioclimatique
Les concepteurs ont eu recours à l’architecture en grande partie bioclimatique, rendant l’usage de la climatisation accessoire ou additionnel et ceci, grâce à “la bonne protection solaire assurée en façade et la bonne isolation thermique en toiture” ainsi que “la grande hauteur des volumes intérieurs du bâtiment”.
Les pare soleils en façade permettent également d’avoir des façades entièrement vitrées assurant un éclairement naturel très important, l’apport de lumière naturelle se faisant également par le patio central. “L’investissement principal porte donc sur la qualité de la protection solaire et non des équipements techniques coûteux à entretenir”.
“L’utilisation de la terre pour les partitions de la zone centrale du bâtiment apportera la sérénité du contact avec un élément naturel, évocateur du paysage régional. Le jardin suspendu et les jardins frais, marquent le paysage à l’échelle de l’aéroport et contrastent avec le grand paysage, horizontal et aride”, concluent nos interlocuteurs.
Voici une galerie de photos (Photos Fernado Guerra /FG+SG):
La fiche du projet
Projet : Aéroport de Guelmim.
Année : 2018.
Localisation : Guelmim, Maroc.
Programme : Terminal voyageur, annexes aéroportuaires, parkings.
Maitre d’ouvrage : Office national des Aéroports (ONDA).
Architectes : Groupe3Architectes.
Site : www.groupe3architectes.com
Equipe : Omar Tijani et Skander Amine, chef de projet : Vincent Missemer.
Bureau d’études : Tech Etudes.
Paysage : atelier Bertrand Houin.
Budget de la construction: 273,5 MDH.