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RÉGIONS
Tourisme: Marrakech va à la chasse des clandestins
Par Badra BERRISSOULE | Edition N°:5688 Le 31/01/2020 | Partager
170 faux guides arrêtés en janvier en flagrant délit
La plupart sont des récidivistes et s’en sortent avec des amendes
Nul ne peut contester que le tourisme reste de grande importance pour Marrakech dont l’activité économique se base principalement sur ce secteur. De fait, lorsque les touristes se sentent menacés ou harcelés, ce sont autant de touristes qui ne reviendront pas (voir L’Economiste n°5670 du 7 janvier 2020).
Les cas d’arnaque rapportés par L’Economiste ont suscité des réunions et poussé à un plan d’action. Ainsi, depuis le début de l’année 2020, la brigade touristique a démarré la chasse aux faux guides, premiers intervenants dans les affaires d’arnaque et de harcèlement des touristes. En trois semaines, ils ont procédé à 300 arrestations pour usurpation de la qualité de guide accompagnateur qui concerne 170 individus.
Dans le lot, il y a des récidivistes qui, une fois relaxés par l’autorité judiciaire, reprennent du service. Ce sont très souvent des jeunes des quartiers de la médina, qui ont abandonné l’école -des hitistes- comme ont les appelle à Marrakech. Ils attendent les touristes à la sortie des maisons d’hôtes et leur proposent la visite.
«L’approche sécuritaire n’est pas la solution pour éradiquer le fléau car, très souvent, ces faux guides sont juste condamnés à une amende qu’ils payent et reviennent dans le circuit», regrette Jamal Saadi de l’Association provinciale des guides. «Il faut réfléchir à une solution pérenne, recycler ces jeunes issus des quartiers de la médina, les former dans le tourisme et surtout les employer».
Pour certains guides locaux, outre la mauvaise image que peuvent donner les usurpateurs, il y a aussi la concurrence illégale que les accompagnateurs agréés subissent de la part des faux guides, des chauffeurs de taxi et parfois des réseaux bien organisés sur la toile. Rappelons que le tarif d’une sortie guidée est de 250 DH/jour, bien que ce ne soit pas là l’enjeu.
Tout comme pour les chauffeurs de taxi, l’enjeu pour les faux guides est une mise en relation avec les touristes qui ne connaissent pas la destination et la «commission» qu’ils percevront du bazar ou du restaurant auquel ils vont prescrire la clientèle. Il n’est de secret pour personne (y compris pour les touristes) que le guide accompagnateur perçoit des commissions de la part d’un bazariste ou autre commerce visité ou même d’un restaurant. L
e séjour, les visites… se font parfois en fonction de ce droit de passage. Même des TO et quelques voyagistes le pratiquent. Outre les faux guides, la Brigade de la police touristique à Marrakech a également arrêté en flagrant délit huit autres personnes pour «harcèlement» contre des touristes étrangers. Les réclamations pour harcèlement et pour arnaque reviennent souvent dans les réclamations des touristes sur les sites comme tripadvisor. D’où ces campagnes d’action. Espérons que ça va durer!
Que dit la loi
LA loi actuelle qui régit la profession précise que seuls les guides et les accompagnateurs marocains détenteurs d’une autorisation délivrée par le ministère de tutelle peuvent accompagner les touristes dans leur visite. L’article 21 du même texte précise que toute personne n’ayant pas un agrément et exerçant une activité rémunérée d’accompagnateur de tourisme sera punie conformément à l’article 391 du code pénal. Ce dernier prévoit de l’emprisonnement de trois mois à deux ans et une amende de 120 à 5.000 DH ou de l’une de ces deux peines seulement.
De notre correspondante permanente, Badra BERRISSOULE