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octobre 26, 2018

La Mamounia privatisée en 2019? 

La Mamounia privatisée en 2019?
Vendredi 26 octobre 2018 à 13h50
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La Mamounia privatisée en 2019?

Le secrétariat général du gouvernement a finalisé un avant-projet de loi modifiant la liste des entreprises publiques privatisables. Le PLF (projet de loi de Finances) 2019, prévoit 5 MM DH de recettes de privatisation.

Ce projet de loi sera examiné lors d’un prochain conseil de gouvernement.

La nouvelle liste intègre l’hôtel La Mamounia à la liste des privatisables, ainsi que la centrale thermique Tahaddart. Les modalités de la privatisation éventuelle ne sont évidemment pas indiquées. Il pourrait d’ailleurs s’agit d’une privatisation partielle. L’avant-projet de loi n’exclut pas une cession à des opérateurs nationaux ou étrangers capables de développer ces unités et de lancer des développements stratégiques.

La loi 34.98 (Dahir 1.99.131 du 13 mai 1999) autorise le changement de la liste des privatisables.

Elle élimine de cette liste les entreprises suivantes, qui donc ne figurent plus sur la liste des privatisables:

-CIH Bank

-Cotef

-Sococharbo

-BTNA (fabrication de tuiles et briques)

-SCS (Société chérifienne des sels).

-Hôtels Ibn Toumert et Asmaa.

Selon la présentation de l’avant-projet de texte, les cinq entreprises retirées de la liste n’ont pas pu, pour diverses raisons, être cédées au privé.

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septembre 13, 2018

Ryanair

EconomieInternational
Ryanair: les personnels de cabine appelés à la grève le 28 septembre dans 5 pays européens
Par H24Info.ma avec AFP – 13 septembre 2018À 11:47
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Crédits photo : DR.
Les personnels de cabine de la compagnie aérienne low cost Ryanair sont appelés à la grève le 28 septembre dans cinq pays européens, selon un mot d’ordre lancé jeudi à Bruxelles par un collectif syndical.

Les cinq pays concernés sont la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, a indiqué Yves Lambot, responsable du syndicat belge CNE/LBC (affilié à la Confédération des syndicats chrétiens), lors d’une conférence de presse à Bruxelles.

“On continue à discuter malheureusement sans aucun résultat. Ils nous promettent pour 2022 la transformation des contrats en contrats nationaux c’est beaucoup trop tard pour nous””, a expliqué à l’AFP M. Lambot. “2022 ça va faire partie des obligations qui sont demandées par la Commission européenne. Nous, on veut une application de la loi en 2019”, a-t-il ajouté.

En Belgique, les pilotes sont également appelés à faire grève car ils sont représentés par la CNE. Dans les quatre autres pays, les syndicats impliqués dans ce mouvement représentent les personnels de cabine.

Une précédente grève organisée dans cinq pays européens le 10 août, en pleine période de congés estivaux, avait entraîné quelque 400 annulations de vol, affectant plus de 55.000 passagers.

Dans un communiqué diffusé par la compagnie irlandaise à bas coût, peu avant la conférence de presse, son directeur du marketing Kenny Jacobs a déclaré que Ryanair ne prévoyait “qu’un faible nombre d’annulations de vols” et “l’échec” de la grève.

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septembre 3, 2018

Marrakech abrite du 1er au 4 octobre prochain la 11ème Conférence arabe de l’énergie

Marrakech abrite du 1er au 4 octobre prochain la 11ème Conférence arabe de l’énergie
Par H24Info.ma avec MAP – 3 septembre 2018À 16:30
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Image d’archive. c.DR
La 11ème Conférence arabe de l’énergie aura lieu à Marrakech du 1er au 4 octobre prochain sous le thème “l’énergie et la coopération arabe”.

Initié par l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Organization of Arab Petroleum Exporting Countries-OAPEC), cet événement se tient au Maroc eu égard aux importantes mutations énergétiques que connaît actuellement le Royaume et aux progrès en termes de développement durable enregistrés et aux questions de l’environnement et du climat.

Selon un communiqué de l’OAPEC, les travaux de la conférence connaîtront la présence des ministres arabes de l’énergie, du pétrole, du gaz et de l’électricité, de représentants de sociétés privées arabes et internationales, de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), de la Ligue arabe, de banques et d’institutions financières intéressées par la question et d’experts concernés par l’industrie du pétrole et de l’énergie dans les pays arabes et étrangers.

Lors de la 11ème Conférence arabe de l’énergie, les participants aborderont des questions telles que l’énergie fossile, les énergies renouvelables, la production d’électricité, outre des activités liées à l’énergie dont le transport et la logistique.

La Conférence arabe de l’énergie se tient une fois tous les quatre ans dans les pays arabes en fonction des besoins énergétiques.

L’OAPEC est une organisation internationale intergouvernementale fondée en 1968 et dont le siège est à Koweït. Son rôle est de coordonner les politiques énergétiques des pays arabes dans le but de promouvoir leur développement économique.

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juillet 21, 2018

7 écolodges à découvrir aux quatre coins du Maroc

7 écolodges à découvrir aux quatre coins du Maroc
Par Zineb Achraf – 21 juillet 2018À 21:37
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Découvrir le Maroc autrement tout en respectant l’environnement et le développement durable, c’est ce que promettent ces 7 ecolodges que l’on retrouve du Nord au Sud du Maroc en passant par Marrakech. Entre raffinement, confort, sérénité et paysages à couper le souffle, découvrez une nouvelle façon de voyager.

La Kasbah du Toubkal, au cœur des montagnes

En prenant la route d’Imlil, au cœur du parc National de Toubkal, et près d’un des plus hauts sommets d’Afrique du Nord, se niche la Kasbah du Toubkal. Cet écolodge cosy et authentique promet un séjour confortable et raffiné au cœur de la nature. Rien de tel pour déconnecter et oublier le tumulte de la ville et le stress du quotidien. Au programme de nombreuses activités en plein air comme des randonnées, des virées dans les villages berbères alentours en âne ou à pied et surtout une toile de fond montagneuse à couper le souffle. Côté hébergement, la Kasbah propose des chambres, suites et appartements pour tous les budgets. Son cadre authentique et son architecture respectueuse de l’environnement feront craquer les plus connectés.

Parc National de Toubkal, Imlil
Tél. 05 24 48 56 11
contactkasbah@discover.ltd.uk

Bab El Oued, oasis de plaisirs

Au cœur de la palmeraie de la Vallée du Draa dans le grand Sud du Maroc se trouve Bab El Oued, un écolodge authentique où le tadelakt, le bijmat, le fer forgé et le bois des palmiers se conjuguent et se mêlent pour offrir aux visiteurs un cadre agréable et hors du temps. Dans cette palmeraie luxuriante, que l’on retrouve entre Zagora et Ouarzazate, les enfants s’émerveilleront dans la ferme écologique et pourront s’essayer à l’agriculture de légumes et fruits biologiques. A Bab El Oued, le lâcher prise est de rigueur pour reconnecter avec soi et la nature. Peu de chambres (7 au total) permettront de se sentir chez soi le temps d’un séjour original et idéal pour les couples qui sont ravis de pouvoir se retrouver à l’ombre des palmiers et au bord de la piscine.

Tarifs: à partir de 825 dirhams pour une chambre double
Tél :06 60 18 84 84 -0619 402 832
afrikamath@hotmail.fr

Terre des étoiles – Entre ciel et terre

Et si on visitait la région de Marrakech autrement ? Nature, ciel étoilé, activités en plein air, des tentes chics et confortables… Terre des étoiles se dresse dans le désert d’Agafay face à l’immensité des chaines de l’Atlas. Au programme des activités : balades en dromadaires et en chevaux pour apprécier l’immensité de ce lieu et ne faire qu’un avec la nature. Mais également un déjeuner ou diner en plein air avec en toile de fond, les montagnes de l’Atlas pour passer un moment unique et inoubliable en couple, en famille ou entre amis. Dormir sous une tente confortable en plein désert, et ne faire qu’un avec la nature, cela n’a pas de prix.

Terre des Etoiles : Camp Lodge Agafay, Commune d’Agafay.
Tél. 05 24 44 73 75

Tighremt Assif Melloul, La maison berbère

Ecolodge ou bivouac de charme en pleine nature? Tighremt Assif Melloul propose les deux. Ce gîte labellisé “clef verte” (Label environnemental international pour l’hébergement touristique écologique) invite les voyageurs et curieux à une immersion en terre berbère à la rencontre des habitants de la région. Le gîte situé au pied des plus hauts massifs de l’Atlas marocain, dans la vallée d’Anergui qui fait partie du géoparc du M’goun, non loin de la Vallée Heureuse offre des paysages à perte de vue à la découverte d’un monde rural berbère attaché aux traditions et à sa culture. Pour ceux qui souhaiteraient dormir à la belle étoile et qui n’ont pas peur de faire un peu de marche, de juin à septembre, il est possible de passer la nuit dans un bivouac sur les hauts plateaux du Kousser et de renouer avec la nature le temps d’un séjour de charme à prix doux (300 dirhams par personne/jour en pension complète).

Residence Bab Doukkala -D1- Av Moulay Abdellah M.40000 Marrakech
Tél.05 24 42 04 32

Kasbah Tamadot, éco-luxe

C’est ici que Madonna a choisit de célébrer son 60ème anniversaire! Cet écolodge luxueux niché au cœur des montagnes de l’Atlas racheté par Richard Branson, l’homme d’affaires à la tête de l’empire Virgin, est une invitation à la détente dans un cadre idyllique et raffiné. La Kasbah Tamadot et ses 28 chambres et tentes berbères accueillent des visiteurs exigeants et respectueux de l’environnement. Toutes les chambres ont leur identité propre et sont décorées de meubles traditionnels marocains et bibelots chinés aux quatre coins du monde. Surplombant une vallée et donnant sur le Mont Toubkal, la Kasbah Tamadot offre un séjour hors du temps.

Village d’Asli
Tél. 05 24 36 82 00

Ecolodge Touda, le lodge “heureux”

Érigé dans la haute vallée des Aït Bougmez, à quelques 2220m d’altitude, l’Ecolodge Touda réunit authenticité et modernité. Géré par une famille de passionnés, le Touda offre un accueil dans la tradition hospitalière berbère. Les habitants de la vallée partagent avec plaisir leurs connaissance des coutumes et des traditions avec les convives. L’écolodge a été construit dans le respect de l’environnement: mur intérieur en pisé, mur extérieur en pierre, plâtre, tadelakt et toit végétal… Pour favoriser l’intimité des voyageurs, le lodge ne dispose que de 8 chambres. Des randonnées à pieds sont proposées pour découvrir la vallée des Ait Bougmez, tandis que les plus courageux pourront s’essayer à l’ascension des sommets sauvages alentours: Mgoun, Azurki, Waouglzate.

Tel. 06 62 14 42 85
Adresse. Zawyat Oulmzi
info@touda.fr

Berbari, Nature et découverte

A quelques kilomètres d’Asilah, se trouve une charmante maison de campagne faite entièrement de matériaux naturels. Dans cette maison d’hôtes écologique, les voyageurs se retrouvent au cœur d’un jardin à la végétation luxuriante avec une vue imprenable sur la campagne. Les animaux de la ferme et les cigognes qui ont élu domicile sur le toit végétal de la maison offrent une immersion en pleine nature. La maison dispose de 4 chambres et de 3 suites. Les amateurs de bains de soleil et de plages au sable fin seront ravis de découvrir les plus belles plages de la région que l’on retrouve à quelques mètres de la maison.

Tarif: à partir de 600 dirhams pour une chambre double avec petit déjeuner, suite à partir de 800 dirhams.

Village de Medchar Ghanem, Asilah
Tél. 06 60 29 54 54/06 62 58 80 13
contact@berbari.com

TAGS Désert Développement durable Ecolodge Marrakech

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avril 13, 2018

Pourquoi nous sommes incapables de quitter Facebook : le regard d’un psy

Débats & idées
Pourquoi nous sommes incapables de quitter Facebook : le regard d’un psy
Par Le Figaro – 13 avril 2018À 20:30
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Bien que le scandale de la fuite massive de données ait inquiété l’opinion, rares sont encore les personnes qui décident vraiment de quitter le réseau social. Le psychanalyste Michael Stora dévoile les raisons de notre addiction à Facebook.

Michaël Stora est psychologue et psychanalyste, spécialiste des addictions liées au monde numérique. Il a cofondé en 2000 l’OMNSH, l’Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines. Il s’apprête à publier une édition actualisée d’un de ses ouvrages, Et si les écrans nous soignaient? Psychanalyse des jeux vidéo et autres plaisirs digitaux (éd. Erès, 2018).

FIGAROVOX.- Facebook est en ce moment au cœur d’une crise sans précédent, au point que Mark Zuckerberg a été auditionné mardi par le sénat américain pour annoncer un changement de «philosophie». Quelle est la philosophie de Facebook?

Michaël STORA.- Je trouve que le terme est tout de même un peu exagéré: on ne peut pas vraiment parler de philosophie, mais plutôt de l’ADN de l’entreprise Facebook. Ce qui est sûr, c’est que Mark Zuckerberg n’avait pas d’abord pesé les enjeux éthiques de responsabilité citoyenne à laquelle son entreprise est tenue. C’est ce changement-là qu’il est certainement en train d’opérer, et en ce sens, il rompt en effet avec la logique initiale de Facebook, le «what’s on your mind?»: une forme d’exhibition permanente et incontrôlée.

Je crois que Facebook, de plus en plus, se limite à cela: être un lieu de transparence à tout prix, qui crée des connexions mais qui peine de plus en plus à faire émerger une créativité. Dans mon livre Hyper connexion [coécrit avec Anne Ulpat, et publié aux éditions Larousse en 2017, NDLR], j’ai montré que cette «philosophie», bien que le terme soit impropre, est un reflet archétypique de la culture de la côte ouest des États-Unis: étaler à longueur de temps toutes les raisons qui font penser que votre vie est riche, intéressante ou même renversante. «Amazing» ! Et c’est déprimant, car en réalité Facebook ne sert qu’à nous mettre en scène, jusqu’à se créer une identité fictive car fantasmée, un «faux-soi». Il s’agit de maquiller la réalité pour ne montrer que ce qui nous met en valeur, avec cet étonnant paradoxe que nous faisons cela tout en étant tenu d’afficher notre vrai prénom, car Facebook lutte activement contre les pseudonymes. Ce n’est plus la téléréalité mais l’Internet-réalité.

Le paradoxe est encore plus grand lorsque l’on voit l’énergie qu’a déployée Facebook pour traquer les «fake news»: en réalité, tous nos profils sont une forme de gigantesque «fake news»! Et c’est ce à quoi nous tenons, d’ailleurs. Il n’y a qu’à voir, lorsque nous publions une nouvelle photo de profil, le nombre de commentaires élogieux qui pleuvent dans la minute. Cela vole au ras des pâquerettes, mais nous avons besoin d’être complimentés. Rassurés, en fait, exactement comme des enfants de trois ans.

Jugez-vous que Facebook et les réseaux sociaux ont engendré des modifications comportementales significatives? Et si c’est le cas, le déplorez-vous?

Je ne sais pas si Facebook modifie complètement notre rapport au monde ; mais en tous les cas, sur Facebook, des problèmes inédits se posent qui n’existent pas de manière aussi forte dans la vraie vie. Il y a déjà cette quasi impossibilité de se séparer vraiment de quelqu’un: je l’ai constaté lors de deuils, Facebook n’est pas toujours en mesure de faire «disparaître» une personne décédée, et c’est souvent mortifiant de voir encore apparaître le profil virtuel d’un défunt. Certains continuent même, des années après, à lui souhaiter machinalement un joyeux anniversaire. Dans une moindre mesure, cela est vrai aussi après une rupture amoureuse: alors que dans la vraie vie nous coupons souvent tous les ponts avec la personne, Facebook entretient parfois certains liens qui ne sont pas toujours agréables à se voir rappeler.

Par ailleurs, Facebook est totalement incapable d’empêcher les lynchages, ou toute autre forme de harcèlement entre pairs: il considère que c’est à nous-même de les lui signaler. Mais en réalité, même avec des «amis», nous pouvons parfois nous retrouver dans des situations de détresse inouïe face auxquelles nous sommes complètement désarmés. Cela est encore plus vrai chez les adolescents.

Enfin, je constate de manière générale que l’usage des réseaux sociaux et de Facebook en particulier nous rend de plus en plus incapables de supporter les désaccords. Une amie m’a rapporté qu’elle avait fini par quitter une terrasse de café, un jour, pour fuir une dispute avec une personne dont elle ne souhaitait plus écouter les propos. Ce comportement est le symptôme d’une tentation nouvelle: celle de faire du «ghosting», c’est-à-dire de quitter une conversation brutalement et sans autre forme d’explication. Cette attitude a d’abord été observée sur les forums sur Internet ou dans des discussions par messagerie instantanée, et elle est de plus en plus pratiquée dans la vraie vie. C’est une forme absolue de «zapping»: dès qu’une discussion nous ennuie, nous voulons la quitter comme on ferme un onglet sur Internet.

De manière générale, sommes-nous soumis aujourd’hui à une dictature de la «transparence» qui tendrait à un effacement progressif de toute vie privée?

Oui, car Facebook induit un impératif catégorique nouveau: celui d’une exhibition frénétique. En un sens, cela peut avoir du bon, au moins pour nous les Français qui sommes connus au contraire pour notre inhibition. Nous ne sommes pas particulièrement tactiles, et nous avons peut-être à gagner avec cette forme nouvelle de sociabilité! Mais seulement dans une certaine limite, car la disparition de la vie privée au profit d’une transparence systématique est au moins autant un écueil que la confidentialité absolue.

Toutefois, la transparence que Facebook nous incite à adopter n’est pas non plus très empathique: je disais à l’instant que nous ne sommes pas toujours très «tactiles», mais Facebook ne nous permet pas plus de l’être, ni aucun outil numérique en général. Car il reste toujours une distance, malgré l’illusion que nous pouvons avoir de la surpasser en nous immisçant dans la vie des autres.

Pour employer un concept important en psychanalyse, je crois que nous demandons à Facebook de nous faire vivre des «scènes primitives». Selon Freud, la scène primitive est le fait pour un enfant d’appréhender sa propre sexualité en fantasmant et en interprétant celle de ses parents, dont il se fait une représentation. Sur Facebook, nous cherchons aussi cela: entrer dans la vie des autres, une vie fantasmée dont la représentation mentale que nous avons nous sert ensuite de fondement pour comprendre la nôtre.

Seulement, ce que révèle aussi la psychanalyse est que l’enfant grandit lorsqu’avec de la maturité, il comprend qu’il doit garder une certaine intimité pour se protéger des autres et ne pas rester vulnérable. Or Mark Zuckerberg veut nous empêcher de garder cette intimité pour nous. En un sens, ce qu’il vise est donc ni plus ni moins que d’empêcher ce processus d’autonomisation. Il veut nous conserver à l’âge de l’enfance, où rien n’est dissimulé ou soustrait au regard d’autrui.

On parle aussi de la formation de «bulles» idéologiques sur les réseaux sociaux. En quoi notre environnement numérique vient modifier nos adhésions à des idées ou des prises de position?

En effet, les algorithmes de Facebook fonctionnent de manière à nous mettre en relation le plus possible avec des personnes qui partagent nos idées. Et d’ailleurs, nous résilions en priorité les personnes qui n’ont pas nos opinions. Ce faisant, nous ne sommes plus confrontés autant qu’avant à la différence et aux divergences de point de vue, comme si nous avions des œillères. Chaque information qui nous parvient, puisqu’elle passe au travers de filtres savants, vient donc essentiellement renforcer nos convictions ; et tout ce qui pourrait les ébranler, nous le réfutons d’office sans même le prendre au sérieux.

Le militantisme se nourrit de cette tyrannie de la similitude, et en ce sens, je crois que la figure du «troll» – c’est-à-dire dans le jargon d’Internet, cet importun qui vient susciter la controverse, le plus souvent sur le mode de l’humour – est bienfaisante, en ce qu’elle permet de prendre parfois un peu de recul sur nos propres opinions. Hélas, sur Facebook, nous n’aimons pas être bousculés, et les trolls se font rares…

À l’heure où les coachs en développement personnel font florès, et où se multiplient leurs sagesses de pacotille tirées des textes bouddhistes, dont le but affiché est toujours de vous faire du bien et de vous aider à surmonter votre stress, Facebook tend à devenir un vaste espace de paix et d’harmonie où toutes les pulsions sont anesthésiées. En somme, Facebook n’est plus qu’une auxiliaire de puériculture.

Le sondage proposé hier aux lecteurs du Figaro montre que presque tous (95 %) ne font pas confiance à Facebook pour protéger leurs données. Mais a-t-on malgré tout vraiment conscience de cela, lorsque l’on se retrouve devant Facebook?

Évidemment que non! On a beau le savoir, on en est très peu conscient. Et même si de nombreux articles nous expliquent que nos données sont utilisées, on ne veut pas accepter l’idée pourtant simple que sur Internet, si un service est gratuit, alors c’est que nous en sommes le produit. On se croit toujours plus libre ou plus malin.

Et puis, l’attention portée actuellement aux déboires de Facebook est encore essentiellement, je crois, un mantra de journalistes: pour l’heure, il n’y a qu’eux qui m’appellent! Et c’est important que vous vous saisissiez du sujet, que vous permettiez cette prise de conscience. Mais les gens ne s’y intéressent pas encore autant que vous. Pourtant, c’est inquiétant de voir à quel point nous sommes «profilés» de manière extrêmement précise. Tous les outils sont déjà en place pour que l’on puisse chercher, de manière très insidieuse, à nous faire changer d’opinion et à nous manipuler. Le scandale de la fuite des données dans l’affaire de l’élection présidentielle américaine nous fait entrevoir la gravité que peut avoir une utilisation malveillante de nos données. D’ailleurs, c’est très insidieux: ce ne sont pas tant nos publications sur Facebook qui révèlent nos centres d’intérêt et nos préférences, mais les «likes» que nous distribuons, parfois sans trop y réfléchir, au gré de notre navigation sur le réseau. C’est ce qu’a révélé dans une tribune au Monde le chercheur Michael Wade, qui a enquêté sur l’affaire Cambridge Analytica et la manière dont la segmentation et l’analyse des données ont été menées.

Comment expliquez-vous le peu de succès des mouvements #DeleteFacebook, qui proposent purement et simplement de supprimer son profil pour protester contre l’utilisation abusive de nos données? Sommes-nous en quelque sorte englués à Facebook, et pourquoi?

Oui, on a beau savoir que Facebook utilise abusivement nos données, on reste «accro»! Cette question de l’addiction est complexe.

Pour le jeu vidéo, on distingue quatre types de profils, qui correspondent à quatre manières différentes d’être addicts aux «MMORPG» (massively multiplayer online role-playing game, les jeux de rôle en ligne massivement multijoueurs) tels que World or Warcraft par exemple. Ces jeux sont ce qu’on appelle des «mondes persistants», c’est-à-dire des mondes virtuels qui ne cessent jamais d’exister. Contrairement à une partie d’échecs, où rien ne se passe sur l’échiquier si vous êtes affairé à autre chose, ces univers virtuels restent en activité lorsque vous n’êtes pas connecté. Et bien, je crois qu’il s’agit de la même chose pour Facebook, qui est donc en quelque sorte un «monde persistant» également.

Les profils d’addictions peuvent donc valoir également pour Facebook. On distingue donc:

-Le compétiteur, qui a besoin d’être meilleur que les autres. Il vient chercher sur Facebook sa dopamine, il éprouve un besoin compulsif de publier beaucoup de contenu, et espère toujours que ses publications seront meilleures que celles des autres.

-L’observateur, qui allume Facebook vingt fois par jour pour voir ce qui s’y passe, sans en attendre quoi que ce soit de précis: il est seulement à l’affût, et espère toujours le surgissement impromptu d’une bonne blague ou d’une publication intéressante.

-L’interacteur, qui est peut-être le moins addict des quatre, car lui se connecte surtout pour entrer en contact avec des personnes et avoir avec eux de vrais échanges.

-Le troll, enfin, dont j’ai dit plus haut qu’il était une espèce en voie de disparition: cet amoureux de la controverse qui aime provoquer avec humour les autres utilisateurs préfère aujourd’hui se réfugier vers d’autres plateformes numériques, comme le forum jeuxvideo.com notamment, où l’on trouve essentiellement des 18-25 ans et où prospèrent les propos les plus extrêmes.

Si nous tenons tant à Facebook et que nous avons du mal à nous en détacher, malgré la menace qu’il fait peser sur la confidentialité de nos données, c’est qu’au fond de nous-mêmes nous tenons beaucoup à ce réconfort permanent qu’il nous apporte, et qui a été encouragé par les nombreuses politiques de lutte contre les propos les plus sulfureux engagées par la modération de Facebook. C’est une vaste zone de confort, qui nous empêche de voir à quel point nos vies peuvent être incroyablement creuses et ennuyeuses. Facebook est bien souvent le remède à la solitude de notre existence.

En fin de compte, peut-on avoir un usage sain des réseaux sociaux, qui ne perturbe pas notre équilibre psychique et notre vie relationnelle?

Alors attention, comme psychanalyste, je ne donne jamais de conseils à mes patients car je considère que c’est à eux de prendre leur vie en main et de se défaire des addictions qui altèrent leur liberté. Les «bons conseils du psy», c’est une tarte à la crème que je ne me permettrai jamais de prodiguer à qui que ce soit. J’estime que tout le monde peut être en mesure de prendre conscience des pièges qui le guettent dans son existence, et c’est donc à chacun, personnellement, de se demander si l’usage qu’il fait de Facebook et des réseaux sociaux est sain et ne nuit pas à son équilibre de vie. Tout comme il faut se poser cette question vis-à-vis d’Internet en général, ou de son téléphone portable, de sa télé, de sa console de jeux, etc.

Sans faire la morale à qui que ce soit, donc, je me permets tout de même de formuler une hypothèse: je crois que nous finirons bientôt par nous lasser de Facebook. C’est déjà en partie le cas chez les Millenials, qui sont davantage sur d’autres réseaux comme Instagram et Snapchat. Car Facebook était une mine d’or ; mais comme toute mine, celle-ci finit par se tarir et n’a plus grand-chose de neuf à nous offrir. Et puis, et cela est rassurant, l’affaire Cambridge Analytica et l’audition de Mark Zuckerberg par le Congrès américain vont sans doute porter leurs fruits, et Facebook est aujourd’hui contraint de revoir à la hausse ses politiques de confidentialité et de protection des données personnelles.

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