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novembre 9, 2018

La semaine vue par Majda

Fantasmes collectifs et Maghreb United : Un couscous sans légumes ni merguez
Fantasmes collectifs et Maghreb United : Un couscous sans légumes ni merguez
Source : LesInfos.ma 09/11/2018 15:05

Chers lecteurs,
J’espère que vous allez bien et que ce froid de canard n’affecte pas votre moral. Moi, je me sens relativement bien même si les matinées finlandaises du Maroc commencent à sérieusement m’agacer. J’en ai un peu ras-les-chaussettes d’ouvrir les yeux en pleine nuit en me demandant ce que j’ai bien pu faire au bon Dieu pour mériter un tel châtiment. D’accord, j’exagère, mais je suis une native des années quatre-vingts et une grande partisane du GMT + rien du tout. Voilà, merci.

Lundi, pendant que notre gouvernement – l’éternel indécis aux mesures rapides et brouillons – reportait l’entrée en vigueur du nouvel horaire des écoles au 12 novembre au lieu du 7 novembre initialement annoncé (je préfère n’émettre aucun commentaire là-dessus tant il serait prévisible), du côté du canton de Genève un sketch, pas très drôle, se jouait au sein de l’ONU. En effet, les membres de l’organisation internationale procédaient à « l’examen de la situation des droits de l’Homme en Arabie Saoudite » (une phrase dont les paradoxes ne sont plus à souligner, vous en conviendrez) et plusieurs états – parmi lesquels des alliés de la pétromonarchie – ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis d’une Arabie Saoudite qui n’en fait qu’à sa tête. Et la guerre au Yémen figure désormais parmi les principales préoccupations de l’ONU. C’est tristement risible, il aura fallu que les Al Saoud exécutent un journaliste et que l’opinion internationale s’indigne pour que l’ONU daigne ouvrir les dossiers de ce pays dont les dirigeants sont à la fois bêtes et méchants. Et cette fois-ci les millions de dollars que l’Arabie Saoudite envoie au Yémen depuis plusieurs mois pour « sauver l’économie Yéménite » (oui, oui, vous avez bien lu. C’est comme si vous tiriez une balle dans la tête de quelqu’un tout en essayant instantanément de stopper l’hémorragie de vos crasses mains en lui murmurant « ne t’inquiète pas, je vais te sauver la vie ») ne suffisent plus. Aujourd’hui, les états-membres réclament une solution politique au conflit. Point. Quatre ans et plusieurs scandales plus tard, il était temps. Bref, en plus de la guerre au Yémen, l’Arabie Saoudite est sommée – entre autres – de garantir la sécurité des journalistes et des défenseurs des droits et faire cesser immédiatement les emprisonnements et les arrestations arbitraires, de déclarer un moratoire sur la peine de mort en vue de son abolition, de poursuivre les réformes visant à réduire l’écart de droits entre les femmes et les hommes et d’assurer une prise en compte pleine et entière du droit international humanitaire. Rien que ça. C’est Bandar Al Aiban, représentant de la délégation saoudienne et président de la Commission des droits de l’Homme à l’ONU (sans commentaire), qui a du se marrer. Moi en tout cas, je suis « pliée ». Next.

Mardi, le discours du roi à l’occasion de la Marche verte a été l’événement marquant du jour. Contre toute attente le monarque a décidé de tendre la main à nos voisins algériens en proposant un « dialogue direct et franc » afin de « dépasser les différends conjoncturels qui affectent les relations entre nos deux pays ». Un changement de ton qui a autant étonné ici que chez nos voisins. Mais si de notre côté, on salue « naturellement » cette belle tentative de réchauffement des relations et que nos télévisions parlent désormais de « l’Algérie sœur et voisine », du côté des médias algériens, l’heure est à la méfiance et aux analyses quelque peu paranoïaques. Tout en saluant un changement de ton radical et un discours nouveau, les journaux de nos voisins s’interrogent tout de même sur le choix du timing et les intentions de Rabat. En effet, à un mois de la reprise des négociations avec le Front Polisario sur la question du Sahara, pour nos voisins le gant de velours enveloppant la perche royale cacherait en réalité une main de fer. En tout cas, loin de ce brouhaha quasi-incompréhensible le gouvernement algérien n’a pour le moment pas réagi… Le couscous royal restera donc sans merguez pour le moment. Tant mieux pour notre met favori et tant pis pour les fantasmes nourris par les deux peuples otages de règlements de comptes politiques et de rancunes tenaces.

Mercredi, tandis qu’une vidéo assez déconcertante – montrant une chanteuse de chez nous chantonner l’hymne national de la voix d’un mammifère herbivore que je ne nommerai point – faisait un bad buzz monumental (quelle idée d’interrompre un match de football pour « ça » !), les lycéens de notre pays se soulevaient contre le changement d’heure qui leur a été infligé par le gouvernement (vous savez, l’indécis aux mesures rapides et brouillons, cité plus haut). Accusant le ministère de l’Éducation nationale de leur compliquer (davantage) la vie ainsi que celle de leurs parents, les élèves ont manifesté leur colère. Mais bon, des ados révoltés, le département de Saïd Amzazi n’en a rien à secouer. Le même jour, il a donc diffusé un communiqué expliquant que les mouvements de protestation ne concernaient que quelques « cas isolés » et que les élèves avaient « fini par être dispersés après l’intervention des équipes pédagogiques de la plupart des établissements ». Voilà tout. Tu arrives plusieurs semaines après la rentrée chambouler les horaires des élèves et de leurs parents, ils manifestent, tu minimises, tu disperses et c’est réglé… ou presque.

« Presque » parce que le jeudi, les « cas isolés » de Saïd Amzazi se sont quelque peu généralisés et plusieurs élèves ont tout simplement boycotté leurs cours pour protester contre le maintien de l’heure d’été. De Fès à Meknès en passant par Safi, les classes étaient désespérément vides et les adolescents tenaient des sit-in devant les préfectures et les académies du ministère de l’Éducation nationale. Un comportement qui a laissé le ministre de l’Éducation nationale pour le moins pantois. Dans une déclaration aux médias, le ministre a ainsi déclaré ne pas comprendre la nature des revendications des élèves et que ce changement d’horaire a été décrété par le gouvernement et non pas par sa personne. Ah. Au temps pour eux, ils devraient changer d’endroit de sit-in, les voilà prévenus.

Et aujourd’hui, pour finir sur une note d’espoir et loin de tous ces fantasmes farfelus, un mouvement intitulé « Fik Lberd, Hak Khoud » (littéralement « Tu as froid, tiens, prends ») sera lancé à 16 heures sur le boulevard d’Anfa, à Casablanca. Le but est de suspendre des vêtements sur les branches des arbres pour les mettre à disposition des plus démunis en ces temps hivernaux. Cette initiative citoyenne aura aussi lieu dans plusieurs villes du royaume et de nombreux participants ont d’ores et déjà répondu à l’appel de l’association « Marocains pluriels ». Alors, chers lecteurs, vous savez ce qu’il vous reste à faire de tous vos vêtements « encombrants » ! De rien.

Allez, je vous laisse et vous donne rendez-vous la semaine prochaine !

Par Majda El Krami

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octobre 5, 2018

La semaine vue par Majda

Chers lecteurs,
J’espère que tout va bien et que le mois d’octobre a démarré dans les meilleures conditions pour vous. De mon côté, je vais bien même si le climat m’est incompréhensible. L’automne a décidé de bouder le Maroc et le tout puissant semble déterminé à nous cramer plus tôt que prévu. Lah Yester.

Ce lundi, nous apprenions l’arrestation de deux Espagnols et de cinq Marocains dans le cadre de l’affaire du Go-fast qui a coûté la vie à Hayat Belkacem sous les balles de la Marine royale. Les inculpés sont sous le coup de plusieurs accusations, dont « la traite d’êtres humains par des gangs criminels dans un cadre transfrontalier, entraînant la mort d’une personne et trois blessés ». Qui a donné l’ordre de tirer ? Qui a tiré ? Allahou a3lam ! Tout ce que l’on sait c’est que « selon des sources proches de l’enquête », dit-on, « les candidats à l’émigration clandestine étaient, semble-t-il, couchés sous une bâche et que le bateau a effectué une série de manœuvres dangereuses qui auraient mis en danger le navire de la marine ». Je tiens tout de même à préciser que cette version « très officielle » est arrivée trois jours après le drame et après l’emballement d’une opinion publique très en colère. Perso, je ne sais pas qui croire mais je suppose que ça sera là l’unique explication qu’on nous fournira et que les sept inculpés payeront très cher – et seuls – la mort de Hayat. L’hamdoullah. Circulez, il n’y a plus rien à voir.

Mardi, la loi sur les travailleurs domestiques est (enfin) entrée en vigueur. Les Marocains sont donc aujourd’hui dans l’obligation de déclarer leurs employés de maison tout en leur garantissant leurs droits, à savoir : un contrat de travail détaillant les tâches à accomplir, un minimum (et ridicule) de 60% du SMIG mensuellement, des congés payés, des jours de repos obligatoires, des travaux interdits aux moins de 18 ans et j’en passe. Si ce texte peut paraître un bon début dans la réglementation d’un métier fort ingrat, il semblerait que pour certains, il ne soit que la porte ouverte aux exagérations de leurs esclaves modernes. En effet, les sceptiques (très en colère) ne comprennent pas au nom de qui ni de quoi ces « bonnes, logées, nourries et blanchies », en d’autres termes « très avantagées », se voient accorder autant de « privilèges » (soupir !). J’ai même vu passer sur la toile plusieurs commentaires de personnes annonçant le licenciement de leurs domestiques « qu’elles aillent trouver du travail maintenant ou faire le trottoir ! », ont-ils pesté derrière leurs écrans. Bah voyons ! Il existe un réel problème dans la compréhension du travail domestique au Maroc, où culturellement, les femmes de ménage sont perçues comme une sorte de « propriété privée ». Mais que ces sombres faquins se rassurent ! Il est quasi impossible de vérifier si leurs temples se plient à ces nouvelles obligations alors s’ils veulent continuer à exploiter leurs « bonnes », qu’il en soit ainsi, mais qu’ils n’oublient pas que s’ils se font dénoncer ou démasquer, ils le payeront cher et c’est tout ce que je leur souhaite du plus profond de mes entrailles ! Amen.

Mercredi, alors que nous apprenions qu’un Muezzin s’est fait tuer par un homme jaloux de ne pas pouvoir faire l’appel à la prière à sa place (allez comprendre !), une autre affaire de meurtre a fait trembler la place de Lahdim à Meknès. La victime s’appelait Oumaïma et a été poignardée à vingt reprises par un amoureux éconduit qui, contestant le refus de la jeune fille de l’épouser, a préféré mettre un terme à son existence. Un drame qui a secoué une opinion publique déjà très remontée et qui réclame que justice, la vraie, soit faite. Pas question qu’un juge ait pitié de ce meurtrier et plus question de se taire ! Qu’il paye, et de préférence à perpétuité, les conséquences de ses actes. Point.

Jeudi, nous apprenions que la veille, l’escapade romantique parisienne de Mohamed Yatim, ministre de l’Emploi et PJDiste assumé, a fait bondir la branche idéologique du parti de la lampe. En effet, le MUR a publié un communiqué (oui, oui, on fait des communiqués sur « ça »), accusant l’amoureux transit d’enfreindre les règles de la sainte Charia. « Après avoir enquêté (oui, vous avez bien lu, « ils enquêtent ») et écouté les explications de Mohamed Yatim, nous avons constaté qu’il avait commis des erreurs inacceptables. Il a, ainsi, transgressé certaines règles et limites concernant ses fiançailles. Il s’est comporté d’une manière indigne de son statut et a éveillé les suspicions à son encontre. Nous avons donc décidé de le lui notifier pour qu’il en tire les conséquences qui s’imposent » (Pchakh !). Vous l’aurez compris, l’heure est grave et Mohamed Yatim est au pied du MUR. Moi, honnêtement, je me fous, mais complet, de Yatim et de ses amours ! Toutefois, j’ai une excellente mémoire et je peux vous confirmer que Mohamed Yatim est un très mauvais menteur. En été, il était déjà au cœur de rumeurs disant qu’il était en passe de convoler en secondes noces, ce qu’il avait réfuté avec force en expliquant qu’il n’était pas polygame et que son avis sur la question (c’est à dire qu’il n’est pas pour la polygamie) n’a pas changé. Pourtant, depuis dimanche, il s’étale dans les médias en annonçant son divorce parce que sa femme – avec qui il a passé quarante ans de sa vie – et je le cite « a refusé que je prenne une seconde épouse ». Bref, même dans le mensonge, Mohamed Yatim est incompétent, c’est fatiguant !

Allez, je vous laisse et vous donne rendez-vous la semaine prochaine !

Par Majda El Krami

admin
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août 3, 2018

La semaine vue par Majda

Secousses royales et hallucinations collectives : Le Maroc qui rame Chers lecteurs, J’espère que vous allez bien. En ce qui… Read moreRead more La semaine vue par Majda

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