L‘achat de la babouche artisanale par un novice
En vacances sur Marrakech pendant quelques jours, je garde le moment tant redouté pour la fin : j’ai nommé « les achats de cadeaux pour tout le monde ». Bien entendu, j’ai au moins 2000 paires, ou 4 en fait, de babouches à ramener !
Les babouches, beaucoup de touristes en achètent mais personne ne les porte vraiment, ou du moins pas en extérieur… Seuls les locaux en élégante tenue traditionnelle en ont aux pieds !
Maman, papa, mon frère et ma petite sœur, tout le monde en veut, pour les porter en chaussons… Je me jette donc à l’assaut des échoppes du souk de Marrakech pour trouver les paires de babouches qui satisferont toute la famille. Pour maman et ma sœur, Jade, je vois bien du « girly », du plus sobre pour mon père et de la couleur pour mon frère.
Après avoir demandé 3 fois mon chemin, pris un jus d’orange place des épices, s’être senti forcé d’acheter de l’huile d’argan à un herboriste et avoir traversé 2 fois le souk aux métaux, me voilà enfin dans ce qui semble être « le royaume de la babouche » de Marrakech où des milliers de paires s’exposent de toutes parts. Les couleurs des boutiques sont magnifiques, les étals sont bien ordonnés et il règne une odeur agréable de cuir.
A peine le temps de réagir qu’au moins 3 bazaristes m’interpellent :
- « Babouche ? Jeune homme ? »
- « Tu veux du rouge ? En quoi ? 40 ? »
- « C’est pas cher, ma babouche ! »
Je retiens celui qui souriait le plus et j’entre dans sa boutique, numéro 33. Ses chaussures semblent effectivement être de bonne qualité. La semelle n’est pas collée mais cousue (attention aux babouches chinoises !) et les couleurs sont vives. Je dégaine ma liste et j’annonce : celle-ci en 45 pour papa, en vert, celle-là pour mon frère en orange, en 43, et la petite blanche perlée en 35 pour ma sœur. Je m’arrête un instant pour choisir celle pour ma mère. Heureusement qu’elle n’est pas là, on y aurait passé une heure… « Les bleues pointues avec le pompon, stp ! ». Le vendeur constate que ces dernières seront « très belles pour maman Shéhérazade ». J’AI TOUT ! Ce n’était pas si terrible, finalement.
- « Combien je te dois ?
- Ça + ça + ça et ça = 350 dhs, mon ami et je t’offre un thé !
- Heuuu, c’est beaucoup, non. Je te les prends à 300 dhs.
- 320 dhs ?
- … Bon, ok, et le thé à la menthe ! »
Samir m’apporte un verre pendant que je m’installe au milieu d’un tas de babouches. C’est confortable en fait ! Après une petite discussion très sympathique, je me décide à repartir, quand il me tend une mini-babouche jaune en porte-clés : « Celle-ci, elle est pour toi, mon ami ! »