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mai 5, 2019

CULTURE

«Lieux évanescents»: Une expo qui regarde dans le rétro

Par Joséphine ADAM | Edition N°:5508

5 artistes photographes ont sorti leurs archives du placard

Une fusion avec les textes d’un collectif d’écrivains et chercheurs

Des œuvres «témoignages» visibles à Dar Bellarj

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Le photographe Moulay Abdellah Alaoui connaît Marrakech comme sa poche. Il est de tous les événements et de toutes les confidences. Il n’a jamais changé de cap ni de passion: photographier Marrakech et les Marrakchis, comme il l’a fait ici en nous dévoilant le public d’antan sur Jemaa El Fna (Ph. Moulay Abdellah Alaoui)

C’est le Marrakech d’il y a 40 ans que l’on découvre ou retrouve à Dar Bellarj. Pour son exposition «Marrakech: lieux évanescents», la «Maison des cigognes» reste fidèle à sa mission: valoriser le patrimoine architectural et artistique, et la culture vivante du Maroc.

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L’exposition collective à Dar Bellarj présente le travail de Moulay Hassan El Mesbahi, un jeune photographe émergent, décédé en 1993 dans un accident de voiture. Il est toujours considéré comme un artiste de grand talent par ses confrères (Ph. Moulay Hassan El Mesbahi)

Au gré des salles et des espaces, entre pénombre et pleine lumière, le visiteur passe d’une émotion à une autre, des jeux d’enfants aux scènes de la vie quotidienne, des couleurs aux visages, du coiffeur du souk aux chibanis discutant devant leur porte. Nostalgie pour certains et témoignage pour tous.

A l’oeuvre, des artistes photographes qui ont bien voulu sortir de leurs tiroirs leurs images datant, pour la plupart, d’une quarantaine d’années. Moulay Abdellah Alaoui, Ahmed Ben Ismael, Hassan Nadim, Abdessatar El Ghouat et feu Moulay Hassan El Mesbahi, leurs photographies se répondent et se complètent.

Dans une mise en scène réglée par l’artiste photographe Nour Eddine Tilsaghani, elles sont exposées jusqu’au 30 septembre prochain, et fusionnent avec les textes d’un collectif d’écrivains et chercheurs, coordonné par l’écrivain Yassin Adnan, publiés aux éditions Marsam.

«La richesse de ce travail collectif, rassemblé dans un livre, m’a incité à le partager avec le public, surtout le public de Marrakech. A travers cette exposition, nous souhaitons insister sur la valeur de la mémoire collective «orale, écrite et visuelle» et l’importance de sa préservation. Ce précieux effort de conservation fait partie de nos objectifs à Dar Bellarj», explique Maha Elmadi, directrice de la fondation.

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Ce natif de Marrakech n’a rien perdu de ses souvenirs d’enfance. Il est aujourd’hui un artiste peintre reconnu, qui continue, sur la toile, de s’inspirer de la médina (Ph. Ahmed Ben Ismael)

Tout au long de l’exposition, pendant près de 6 mois, le lieu organise des rencontres, des conférences, des ateliers et des projections de films, suivant le même fil rouge: la valorisation de l’héritage culturel marocain enrichi par le regard et le geste d’artistes contemporains.

Ce centre culturel de la médina, voisin de la medersa Ben Youssef, toujours en travaux, se veut un lieu de vie et une école des sens. Comme le disait à l’origine la fondatrice, Susanna Biedermann, «l’idée était de faire une plaque tournante où les gens puissent se rencontrer, fêter, apprendre, ou parler d’un morceau de culture». Une volonté pleinement respectée.

J.A.

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