HuffPost Maroc : Quand avez-vous décidé de lancer un site web spécialisé en gastronomie?
Sabrina El Faïz : Miam.ma a été lancé le premier jour de Ramadan dernier. Le timing me semblait bon, les Marocains sont, à cette période de l’année, friands de bonnes recettes faciles à réaliser. Cela dit, il n’était pas question pour moi de me limiter aux recettes. En effet, l’objectif premier de Miam étant de communiquer sur les bons et mauvais coins. Tout est parti d’un compte Instagram que j’alimentais de photos de plats home made. Puis j’y ai intégré des plats de restaurants, accompagnés de petits commentaires. Je recevais de nombreux messages me demandant si je recommandais tel ou tel restaurant.
J’ai d’abord lancé un blog, qui portait le nom de “C’est bon mais c’est chaud” (l’idée du nom m’est venu d’une célèbre publicité). Le blog enregistrant de bonnes lectures, mon mari m’a suggéré de le développer pour créer une plateforme plus esthétique et plus simple pour les lecteurs, et c’est ainsi que le site est né. La recherche du nom fut assez facile. J’aurais parié que quelqu’un avait déjà pensé à Miam… Pourtant, non!
Comment s’organise votre site ?
Le site contient une rubrique critique culinaire (où manger), une autre dédiée aux sorties, une aux recettes et une à l’actualité food. Cette dernière touche à l’actualité nationale mais aussi internationale. Elle annonce les changements de Chefs dans les restaurants locaux, les ouvertures, mais aussi les nouveautés à l’international. Je m’amuse quelques fois à titiller certaines grandes marques présentes au Maroc, afin qu’elles importent leurs produits étrangers chez nous. Je citerais à titre d’exemple le vegan burger de Mc Donald’s, le frappuccino licorne de Starbucks ou encore les Kit Kat saveur sushis. Toutes des recettes que j’espère un jour voir dans nos rayons ou dans nos assiettes.
Dans la nouvelle rubrique “bien dans ma peau”, j’ai commencé par mettre tout ce qui est en rapport avec la santé au naturel. J’ai remarqué que bon nombre de soins sont faits à base de produits que nous utilisons dans notre cuisine. J’ai testé une fois un massage aux 4 thés alors que je pensais ne pouvoir le préparer qu’en tant que boisson. Peu à peu, cette rubrique s’est développée autour de la nourriture saine, le sport et parfois les régimes. Cette rubrique s’adresse donc à un lecteur qui voudrait perdre sa bedaine sans se priver, à de jeunes parents dont l’enfant ne voudrait pas manger à la cantine, ou encore à des sportifs qui souhaiteraient préparer des menus sains…
https://www.instagram.com/p/BShPIHFlWbf/embed/captioned/?cr=1&v=7&wp=568#%7B%22ci%22%3A0%2C%22os%22%3A2411%7DQu’est-ce que vous aimez le plus dans votre travail?
C’est sans nul doute la rencontre avec de grands Chefs marocains. À l’étranger, les Chefs ont droit à des portraits, des interviews, des reportages… Au Maroc, nous avons parfois des cuisiniers qui gagnent des championnats mondiaux, sans que personne n’en entende parler. Je trouvais ça dommage! Lorsque le Maroc a joué contre Israël au Cous Cous Fest (un concours qui prône la paix entre les peuples), j’ai été attristé de voir que les médias italiens parlaient de Zahira Fenouri, qui représentait le Maroc, et pas nous!
J’espère donc qu’à terme, Miam se positionnera comme le média de référence de la restauration, certes, mais aussi de la cuisine au Maroc et surtout de ceux qui la réalisent chaque jour.
Vous attendiez-vous à un tel succès ?
Si je pensais au départ jouer à la dinette à travers mon blog, les choses ont vite pris une tournure très sérieuse. Je m’étais donné une année avant de voir mes premiers bénéfices. Ce fut bien plus rapide que ça. Dès le lancement, j’ai commencé à négocier des partenariats avec des entreprises que j’avais déjà approchées lorsque j’étais journaliste économique. À partir du troisième mois, ce sont les entreprises qui sont venues vers moi.
https://www.instagram.com/p/BQp186ll7tR/embed/?cr=1&v=7&wp=568#%7B%22ci%22%3A1%2C%22os%22%3A2432.0000000000005%7DDe journaliste éco à experte culinaire, comment s’est déroulé la reconversion?
De journaliste, il a fallut développer un savoir-faire dans de nouveaux métiers que je ne connaissais pas tels que le commercial, le community management, ou encore toute la partie technique du site, pour laquelle je fais parfois appel à un webmaster chevronné pour m’aider. Cela se résume en une dizaine de tutos sur Youtube par jour, trentaine de coups de téléphone, beaucoup de rédaction, une connexion Wifi illimitée, un nombre d’heures de travail interminables… mais toujours avec la fierté de voir grandir peu à peu sa création.
HuffPost Maroc | Par Kaoutar Laili