Afin de mieux appréhender les merveilles de l’univers céleste, vous pouvez bien sûr vous nicher sur les toits la nuit ou parcourir les plages pour admirer les étoiles en écoutant l’océan, mais nous ne pouvons que vous conseiller de vous éloigner des grandes villes à cause de la pollution lumineuse trop conséquente.
Des ateliers d’initiation et des soirées d’observation sont possibles à l’observatoire astronomique situé à Marrakech au Centre Culturel.
Aux alentours de la ville se trouvent les chaînes de l’Atlas, montagnes à partir desquelles il est possible d’avoir de somptueux points de vue. Le plateau de Yagour notamment, situé entre Djbel Toubkal et la Forêt Toufliht, ou les plateaux de Sirwa à l’ouest de Ouarzazate sont idéaux pour l’observation des étoiles et des constellations.
Est à noter la présence d’un observatoire robotisé contrôlé à distance en lien avec l’Université Cadi Ayyad à Oukaïmeden, qui a permis à la science stellaire de nombreuses avancées et découvertes.
Le Ciel est le même pour tout le monde, mais l’axe de rotation de la terre et la position du Soleil nous empêchent d’avoir les mêmes connaissances : en effet, depuis l’époque de la Grèce Antique, les constellations sont identiques presque chaque nuit, malgré les variations entre été et hiver. Ceci s’explique par une simple différence de latitude. La majorité des noms de constellations que nous connaissons sont en lien avec la mythologie méditerranéenne, comme Cassiopée ou Persée, parce que nous avons le même ciel de l’hémisphère Nord que les Grecs, à l’époque où ils ont désigné les étoiles par des légendes et des mythes. Les étoiles que l’on peut voir dans l’hémisphère Sud de la planète sont plus souvent en lien avec les voyages des premiers explorateurs : le Sextant, la Boussole, le Compas, le Toucan ou encore l’Oiseau de Paradis. (image ci-dessous).
Nous savons tous nous repérer la nuit grâce à l’étoile dite “polaire”. Une petite explication s’impose : l’étoile dite “polaire” indique un Nord Céleste qui correspond au Nord Magnétique, sans réel lien entre les deux. Etant donné que depuis ces quelques millénaires, le ciel à changé, le nord magnétique ne bouge pas, mais le Nord Céleste oui. Donc il y a 4 milles ans, le Nord Céleste était lié à une certaine étoile (l’étoile alpha de la constellation du Dragon) et maintenant il est relié à l’étoile “polaire” que nous connaissons, l’étoile alpha de la constellation de la petite ourse.
La Grande Ourse et la Petite Ourse sont parmi les plus notables des constellations. Il existe plusieurs théories qui tendent à expliquer ces appellations, qui dépendent des civilisations et des contextes. Les Inuits l’appellent le Caribou, les Romains la nommèrent le Grand Chariot, et les Arabes raconte que c’est un cercueil paternel tiré par ses trois filles. Mais les histoires les plus notables retiennent le nom de Grande Ourse.
* Selon la mythologie, Zeus tomba amoureux d’une humaine lors d’une festivité rassemblant la terre et les cieux. Chaque nuit, il revint la voir, et fini par la mettre enceinte. Héra, la femme de Zeus, ayant la possibilité à chaque naissance de vérifier la généalogie du nouveau-né, se rendit compte de la tromperie. De rage, elle transforma Callisto en Ourse, qui fuit dans la forêt et abandonna le petit à une famille de bûcherons. Une fois adulte, le petit Arcas est devenu un chasseur, et tenta de tuer sa mère sans la reconnaître : Zeus ne pouvant contre-carrer le sort de sa femme, il transforma Arcas en Ours, et arrangea leur placement pour que la Grande Ourse encercle de sa trajectoire son petit, fixe.
* La version latine de l’histoire nous explique notamment l’étymologie du mot “septentrional” : Septem pour “sept” et Triones pour “bœufs” ; c’est donc la constellation des 7 bœufs. En effet, si l’on considère la constellation du Bouvier, on peut y distinguer un gardien de troupeau ; les bovins qu’il gardait étaient ainsi les 7 étoiles les plus visibles de l’actuelle Grande Ourse.
Au Maroc, le ciel varie légèrement de celui de France ou de Grèce du fait de la latitude, mais de nombreux liens sont présents entre ces différentes cultures stellaires. La colonisation Romaine apporta notamment la carte du ciel telle que les Français la connaissent ; aussi de nombreuses étoiles portent des noms arabes : nous pouvons citer Fomalhout, la “Bouche du Poisson”, étoile alpha de la constellation du Poisson Austral.
Parmi les constellations que nous connaissons en France qui contiennent des origines arabisantes, nous pouvons citer celle d’Orion, assez importante car visible et reconnaissable de par ses 3 étoiles alignées. Elle est entourée de 4 étoiles principales : Bételgeuse, signifiant “la main du Géant”, Rigel son “pied”, et Saïph, “l’épée” en arabe. L’étoile Bellatrix est la seule qui tire son nom du latin, et se traduit par “la belle femme”. En son centre se tiennent trois étoiles alignées, qui forment sa ceinture (Mintaka, Alnilam et Alnitak). La trajectoire d’Orion est dirigée vers le Taureau, constellation voisine. A l’une des pointes de la corne de l’animal, l’on peut apercevoir un amas d’étoiles : ce sont les Pléiades, les 7 filles d’Œnopion qu’Orion pourchasse inlassablement. Merope est celle des 7 étoiles qui brille le moins, car jamais elle ne fut mariée à un Dieu.
Il existe de nombreuses versions autour de la légende d’Orion. On raconte qu’il était un géant, fils de Poséidon et excellent chasseur. Il fut sollicité par le Roi Œnopion afin de nettoyer l’île sur laquelle il vivait avec son Royaume, car celle-ci était infestée d’animaux sauvages qui ravageaient les récoltes et effrayaient la population. Une fois la tâche accomplie, le moment du salaire vint : le poids d’Orion en or. Seulement il rencontra la fille du Roi Œnopion, Mérope, dont il tomba amoureux. Le Roi était père de 7 filles, et il avait préalablement décidé qu’elles seraient toutes destinées aux Dieux. Ainsi, peu enthousiaste à l’idée d’un tel mariage, Œnopion invita Orion à un festin ; une fois ivre, il lui creva les yeux et l’abandonna. Sur son chemin de perdition, un enfant vint à la rencontre du géant, et lui indiqua l’Est, la direction du Soleil levant. Aurore, fille de la Lune et du Soleil, rendit miraculeusement la vue à Orion ; il en tomba également amoureux. La Lune non plus n’était pas charmée de cet amour, et envoya un scorpion dans les vêtements d’Orion. L’ironie réside ici dans le fait que le chasseur était habitué à tuer d’immenses animaux et non d’insignifiants insectes : son orgueil l’empoisonna. Zeus intervint, et plaça dans le ciel les deux ennemis, le Scorpion et Orion, de manière à ce que leurs routes ne se croisent plus jamais (image ci-dessous).
Les constellations ne sont que des dessins tracés par les hommes pour expliquer le ciel et ses mouvements, permettant aussi une meilleure mémorisation des différents éléments. Vous pourrez ainsi trouver de nombreuses versions, selon les civilisations et les époques différentes qui ont contribué à la connaissance de l’univers.
Manon Kole