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Retour des pluies: L’espoir renaît… si généralisation

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admin
janvier 5, 2018
ECONOMIE
Impact déterminant sur les barrages et les pâturages
Opportunité d’intensifier les cultures de printemps
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Au 4 janvier, la réserve en eau de l’ensemble des barrages s’est établie  à 5,4 milliards de mètres cubes contre 8 milliards à la même période de 2017. Ceci, pour une retenue théorique de 18 milliards de m3. La situation est plus critique pour les barrages à usage agricole.
Deux grands ouvrages, Al Massira et Bin El Ouidane affichent un taux de remplissage de moins de 20%. Al Wahda a également accusé une baisse de son taux de remplissage de 7 points par rapport à l’année dernière. Mais la zone qu’il domine connaît un déficit en termes des équipements d’acheminement d’eau vers les usagers

Bonne nouvelle. Les précipitations sont de retour. «Dès ce vendredi 5 janvier, des masses d’air froides et pluvieuses  intéresseront le  nord du pays  pour atteindre le week-end le centre du Royaume jusqu’au nord des provinces Sud», annonce la direction de la Météorologie nationale. L’impact n’en serait que bénéfique même si la production  céréalière s’avère compromise dans les zones pluviales.

Le cycle des cultures étant en effet, réglé par les échéances des semis, désormais dépassées pour la plupart des cultures automnales. Mais l’espoir renaît quant à l’amélioration des réserves des barrages et du couvert végétal. Ce qui est de nature à stimuler l’intérêt pour les cultures de printemps, le maraîchage et les fourrages pour le bétail. Des composantes qui pèsent pour plus des 2/3 dans la production intérieure brute agricole.

Pour le moment, à  la campagne comme en ville, les populations et les opérateurs économiques redoutent les conséquences d’une «année agricole blanche». Les ménages urbains subissent déjà la hausse des prix des produits agricoles, les ruraux se trouvent de plus en plus confrontés à la spéculation sur certains intrants et autres aliments  de bétail.

Les inquiétudes sont également nourries par la  cote d’alerte atteinte dans de nombreuses régions où le retard des pluies a fait suite aux chaleurs  de l’été. A titre d’exemple, la production d’olives qui a enregistré un record (1,4 million de tonnes) s’est avérée très faible en rendement d’huile. Entre 10 et 12% selon les zones de production contre 16 à 18% par année normale.

Les primeurs et les agrumes ont été également affectés par les fortes températures et par la suite par la vague de froid qui sévit encore. Pourtant, ces cultures sont menées, pour l’essentiel, dans des périmètres irrigués. Mais face à des prémices de sécheresse, les gestionnaires de la ressource hydrique font preuve de prudence, via la réduction du nombre et de la durée des irrigations. L’objectif est d’anticiper une éventuelle rareté de la ressource qui risque de mettre en péril des populations et des élevages.

A l’appui de leur politique «de rationalisation», la situation critique des réserves des barrages à usage agricole. Bin El Ouidane qui dessert la zone des Doukkala et une partie de Béni Mellal, sa retenue théorique est à moins de 18% à la date du 4 janvier contre 44,8% l’année passée.
L’autre grand barrage, Al Massira dont la capacité est estimée à 2,7 milliards de m3 affiche un taux de remplissage de 18,1% au lieu de 42,8% au 4 janvier 2017 (voir carte).

Ces deux barrages font en effet l’objet de pression soutenue, en raison des cultures arboricoles, maraîchères et industrielles qui  sont pratiquées dans leurs périmètres respectifs. Le premier  est sollicité pour irriguer les fruits, légumes et canne à sucre. Alors que  les eaux du second ouvrage sont destinées à l’arrosage de la betterave à sucre, aux cultures fourragères, aux céréales et aux agrumes.

Et tous les autres ouvrages enregistrent une chute relativement alarmante de leur réserve. Mais si les précipitations perdurent et se généralisent à l’ensemble du pays, la situation pourrait se redresser, notamment dans les zones irriguées. Les pouvoirs publics seraient probablement dans la même analyse. Cela ne dédouane pas le gouvernement d’anticiper dès à présent un plan d’aide à l’élevage qui pèse pour 30% dans la production intérieure brute agricole. A commencer par l’approvisionnement du pays en orge notamment.

La céréale connaît déjà une forte demande à l’international que certains fournisseurs, notamment la Russie, taxent à l’export. Au-delà, tous les efforts doivent être portés sur la priorité des priorités, en l’occurrence la sécurisation de la ressource hydrique.

Par Abdelaziz GHOUIBI | Edition N°:5183 Le 05/01/2018

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