Commissaire d’exposition : Guillaume de Sardes
Camille Lepage et Leila Alaoui ont choisi de témoigner de la dureté du monde à travers la photographie. Cet engagement leur a coûté la vie. Camille Lepage est décédée en mai 2014, alors qu’elle faisait un reportage sur l’exploitation diamantaire en République centrafricaine ; Leila Alaoui en janvier 2016 au Burkina Faso, où elle réalisait une série d’images pour Amnesty International. La première avait vingt-six ans, la seconde en avait trente-trois. L’une et l’autre sont mortes par balles.
En dépit d’une vie écourtée, les deux jeunes femmes ont eu le temps de laisser derrière elles une œuvre. Des photographies souvent difficiles à regarder, parce qu’elles témoignent de tragédies. Camille Lepage, photojournaliste engagée, a documenté les conditions de vie difficiles des populations dans les Monts Nouba au Soudan, au Soudan du Sud et en République centrafricaine. Leila Alaoui s’est elle intéressée aux déshérités de Jordanie et du Maroc, ainsi qu’aux réfugiés syriens au Liban.
Au fil des images, des exilés, des morts, des blessés, des malades, des estropiés, des enfants souvent. La réalité crue. Mais il est frappant que Camille Lepage et Leila Alaoui aient su aussi saisir au milieu de ce chaos de brefs instants de délicatesse, des moments fragiles de poésie.
L’exposition rend hommage à deux jeunes femmes qui ont su saisir la beauté dans ce qu’elle a de plus inattendu parce qu’elle était aussi dans leur regard.
Vernissage le 3 mai à 19h : lors de la Journée Internationale de la liberté de la presse
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